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Marguerite NGuyen, cofondatrice de Mappiness
De brasseurs passionnés à brasseurs professionnels
Marguerite et Pierre ont de longue date été passionnés de bières, au point de brasser eux-mêmes en amateur. Il n’était d’ailleurs pas rare que durant leurs congés, ils visitent des brasseries, par curiosité, sur leurs lieux de vacances.
Au départ, ils étaient loin d’imaginer fonder une brasserie. Par envie d’avoir un avis objectif sur leur bière, (plébiscitée par leurs proches), ils participent à un concours de brasseurs amateurs en 2016 lors de la Paris Beer Festival où ils font éprouver leur bière par des professionnels. Le résultat est au-delà de leurs attentes puisqu’ils se hissent parmi les 5 finalistes récompensés par l’organisation. Les finalistes des éditions précédente avaient pour la plupart fondé des brasseries qu’ils appréciaient. Alors consultants à temps plein tous les deux, ils décident de créer leur propre brasserie ensemble.
Se lancer pour ne pas regretter
Leur formation en école de commerce permet à Marguerite et Pierre de monter rapidement leur business plan. L’idée de partager leur passion en créant une brasserie les enthousiasme.
Ils trouvent un local de 60m² à Saint-Maur-des-Fossés et décident de financer les unités de brassage dont ils ont besoin grâce à une campagne de crowdfunding.
Définir l’implication de chacun
Leur campagne dépasse leurs objectifs. Très vite, Marguerite et Pierre se rendent compte qu’ils ne pourront pas garder leurs emplois de consultants à temps plein. Pierre se dédiera à partir de là à temps plein sur le projet tandis que Marguerite gardera son emploi en tant que consultante à temps plein tout en s’impliquant dans le projet les soirs et les weekends.
Quand on lui demande comment elle assure ses deux casquettes professionnelles, Marguerite répond avec assurance que Mappiness ne lui prend pas plus de temps que des parents qui s’occupent de leurs enfants en parallèle de leur emploi à temps plein.
Poser ses valeurs
Marguerite et Pierre se sont lancé dans leur projet par passion, et pour que cette passion continue de les animer, ils ont fait le choix de créer une brasserie qui à l’image de leurs idéaux. Ils ont pris le parti de ne proposer que des bières bio et de favoriser autant que possible les circuits courts.
S’entourer d’une communauté soutenante
Le monde de la bière artisanale se caractérise, selon Marguerite, particulièrement par les principes d’entraide et de solidarité qu’il soit entre brasseries comme avec la plupart des clients et fournisseurs. Dès leur débuts, Marguerite et Pierre ont pu bénéficier de la bienveillance des autres brasseries que ce soit pour trouver des fournisseurs, prospecter des clients, comme pour se donner des conseils, se soutenir dans les moments difficiles et célébrer ensemble aux occasions festives
Cela a permis à Marguerite et Pierre une prospection plus aisée, auprès de nombreuses connaissances dans le milieu. Ils ont pu présenter leur bière dans un bar tenu par une grande brasserie de parisienne, puis commercialiser leurs bières sur des marchés de Noël ou des festivals.
Gérer sa croissance
Rapidement, leurs demandes augmentent et ils se sentent à l’étroit dans leur local. Deux ans après leur lancement, ils essaient d’obtenir un prêt, sans succès.
L’arrivée du Covid les forcera à patienter un an de plus, le temps que la situation se stabilise. Ensemble ils profitent de cette année pour réfléchir à leurs projets de vie, professionnels et personnels. Un déménagement de leur brasserie, et un prêt bancaire les engagera pour de nombreuses années, et ils ne veulent pas regretter le choix de leur nouvel emplacement.
Ils font le pari de s’installer à Décines, dans l’est de Lyon. Quitter Paris où ils disposent de leur réseau est un gros pari. Mais près de 6 mois après leur installation, ils sortent leur première bière décinoise.
Avec le covid, les bars fonctionnent en dilettante et les incertitudes quant à leur développement sont encore très élevée.
Alors Marguerite s’implique plus pour prospecter, pendant un mois, elle passe à 4/5ème sur son emploi. Cela lui donne du temps pour prospecter et aller conquérir des clients lyonnais. Elle a trouvé qu’être une femme dans ce milieu masculin l’a plutôt aidée à avoir un profil qui détonne, qui lui permet marquer plus facilement les esprits. Pour autant, elle était parée à répondre d’éventuelles objections en raison de son genre et s’est habituée se montrer d’autant plus assertive dans ses interventions afin de s’assurer qu’on la prenne au sérieux. Relever ce défi l’a rendue fière et a contribué à assurer la pérennité de Mappiness
Recréer l’équilibre du couple
La gestion de leur brasserie a demandé à Marguerite & Pierre de faire évoluer le mode de fonctionnement en tant que couple mais également associés. La différence d’implication temporelle et le mélange des sphères privées et professionnelles les a au départ déstabilisés. Pour pouvoir travailler efficacement ensemble tout en maintenant leur équilibre de couple, ils se sont fixé un cadre de collaboration pour fixer des limites entre le professionnel et le personnel. Concernant la prise de décision, Marguerite s’estime très chanceuse d’avoir toujours été très alignée avec son conjoint et associé dans les orientations structurelles pour la brasserie. Concernant les choix plus opérationnels, chacun son domaine : Pierre prendra les décisions finales sur les sujets liés à la production tandis que Marguerite se concentrera sur les stratégies de commercialisation et de communication
Malgré un quotidien déjà bien rempli de bière, les deux ne manquent toutefois pas une occasion durant les vacances de renouer le simple plaisir qu’ils ont à parfaire leur connaissance des bières en allant visiter des pays de tradition brassicoles
Viser plus haut
Marguerite & Pierre font de plus en plus connaître Mappiness et ont eu le plaisir d’être sélectionnés comme brasserie marraine du Lyon Beer Festival pour 2024. Cette nomination contribue à renforcer leur notoriété et est une vraie reconnaissance de leur parcours dans ce milieu.
Mais pour assurer leur pérennité, ils doivent continuer à développer Mappiness. Marguerite & Pierre ont ouvert leur capital pour lever davantage de fonds qui leur permettraient de créer de nouveaux emplois et d’investir dans de nouveaux équipements pour augmenter leur capacité de production.
Histoires d’entrepreneuses
Et vous, qui sont les entrepreneuses qui vous inspirent ? Taggez-les sous ce post, ça leur fera plaisir 😉